C’est au cœur d’un service psychiatrique, dans le calme de l’établissement EPSYLAN, que Martin (*), jeune interne en médecine, raconte son parcours, ses motivations et les défis de sa spécialisation. Passionné et réfléchi, il incarne une génération de médecins portés par le désir d’humanité et de soin.
Une vocation tournée vers les autres
Pour Martin, la psychiatrie s’est imposée comme une évidence, bien avant même son entrée en faculté de médecine. « C’est dans l’idée du service à l’autre, aux plus démunis, » confie-t-il. Selon lui, la psychiatrie touche à des problématiques profondément humaines. « Ces affections isolent non seulement psychiquement mais aussi socialement, et cela suscite souvent le rejet. Moi, cela m’évoque plutôt un sentiment de solidarité. »
Ce choix est également nourri par une fascination pour le cerveau humain. « Ce qui me passionne, c’est de comprendre comment le fonctionnement du cerveau conditionne nos comportements et comment on peut aider une personne à retrouver sa rationalité. C’est lui permettre de redevenir acteur de sa propre pensée, un outil essentiel pour vivre pleinement. »
Un apprentissage au quotidien
Martin n’a pas emprunté le chemin classique pour découvrir la psychiatrie. « Je n’avais pas fait de stage dans ce domaine pendant mes études, mais j’ai su dès les premières gardes que c’était ma voie. » Depuis août, il réalise son premier semestre d’internat en psychiatrie à EPSYLAN, un établissement qu’il décrit comme un lieu à l’identité unique : « C’est un endroit où on minimise les contraintes et l’isolement des patients, où l’on favorise l’alliance thérapeutique, même si cela demande beaucoup d’énergie.«
Loin des grandes structures hospitalières impersonnelles, Martin apprécie particulièrement l’esprit familial d’EPSYLAN : « Ici, on se connaît tous, soignants comme patients. Cela permet une approche beaucoup plus personnalisée. » Cette proximité avec les équipes pluridisciplinaires enrichit également sa pratique : « On travaille en étroite collaboration avec des infirmiers, des assistants sociaux, des psychologues. L’écoute et le respect entre professionnels sont essentiels. »
La relation soignant-patient au centre de tout
Pour Martin, la relation soignant-patient est au cœur du processus de soin. « Le médicament, c’est comme un plâtre sur une fracture. C’est le lien avec le soignant, et même avec les autres patients ou le cadre du service, qui permet la rééducation et la guérison. »
Il se souvient avec émotion de l’un de ses premiers patients. « Il est arrivé complètement délirant et opposé aux soins. Après des semaines de suivi, il s’est apaisé et a fini par nous faire confiance. Aujourd’hui, il est stabilisé, et même s’il reste des défis, comme trouver un logement, il est sur la voie de la reconstruction.«
Les défis de la psychiatrie moderne
En parlant de son domaine, Martin ne peut s’empêcher d’évoquer les grands défis auxquels la psychiatrie fait face. « Nous sommes à une époque où toutes les spécialités médicales tendent vers l’hyperspécialisation. En psychiatrie, cela pourrait permettre de mieux répondre aux besoins des patients, notamment pour les troubles de la personnalité ou les psychoses. Mais cela nécessite des équipes formées et des structures adaptées. »
Il pointe également du doigt les politiques publiques, souvent mal alignées avec les besoins des patients psychiatriques. « Ces personnes ne sont pas rentables économiquement. Cela les rend vulnérables face aux logiques de réduction des fonds publics. »
Une discipline mal-aimée des étudiants
Le regard du grand public, comme celui des étudiants en médecine, reste un obstacle à surmonter. « La psychiatrie souffre de préjugés, d’une image floue entre psychanalyse, psychologie et neurologie. Pourtant, c’est une discipline passionnante, qui touche à la science, à l’éthique et à l’humain. »
Pour encourager les vocations, Martin prône une meilleure sensibilisation. « Un stage en psychiatrie peut suffire à lever les peurs. Nous sommes bien mieux formés à gérer des situations complexes, comme l’agitation, que dans d’autres spécialités. La psychiatrie, c’est l’humain au plus près, avec ses forces et ses fragilités.«
EPSYLAN : un laboratoire d’innovations
En pleine restructuration, l’établissement EPSYLAN offre un terrain fertile pour innover. « On développe beaucoup de projets en ambulatoire, comme les soins à domicile. Aller chez le patient, rencontrer sa famille, cela apporte une sérénité qu’on ne peut pas offrir entre les murs de l’hôpital. »
Pour Martin, EPSYLAN est un « grand chantier » où chaque professionnel peut proposer des idées. « Même en tant qu’interne, on se sent écouté. C’est motivant de pouvoir participer activement au soin et à l’amélioration des pratiques. »
Un engagement personnel et professionnel
En conclusion, Martin revient sur la nécessité de préserver un équilibre personnel pour exercer en psychiatrie. « Il faut savoir prendre du recul, parler avec un thérapeute ou un collègue, et reconnaître ses limites. La psychiatrie m’apprend autant sur moi-même que sur mes patients. »
Avec une telle passion et une vision aussi lucide, Martin illustre parfaitement le rôle fondamental des jeunes médecins dans l’évolution de la psychiatrie. « C’est un domaine exigeant mais incroyablement enrichissant, où l’on peut réellement changer des vies. »
(*) Le prénom a été modifié